Incontinence anale, sujet encore trop tabou 


Le Dr Laurent Abramowitz, proctologue et gastro-entérologue à Paris fait le point sur cette pathologie plus fréquente que l’on ne croit.

« L’incontinence anale, c’est le fait de ne pas pouvoir retenir ce que l’on veut par l’anus, qu’il s’agisse de gaz ou de matières fécales » présente-t-il. « L’incontinence fécale concerne uniquement les matières, qu’elles soient solides ou liquides. »

Dr Laurent Abramowitz
Et d’après deux études françaises, l’une datant de 20 ans, et l’autre plus récente, elle est bien plus fréquente qu’on ne le croit (quand on s’imagine seul touché par ce problème méconnu et tabou) : elle concerne 11% des peronnes de plus de 45 ans, et 5% des plus de 18 ans !

Une cause principale : la constipation

Dans une très large majorité, ce sont les troubles du transit, avec en tête la constipation, qui entraînent l’incontinence anale. En effet, « la constipation est une accumulation de matière dans le rectum, matières qui finissent par déborder si l’anus est un peu faible » explique le Dr Abramowitz. « A l’inverse, une diarrhée peut aussi être en cause : quand on va 20 fois par jour à la selle à cause d’une banale turista, ou d’une maladie de Crohn ou d’une rectocolite hémorragique, il y a généralement un moment où on n’arrivera pas à retenir des gaz ou des matières. »

Mais on trouve aussi comme cause possible un accouchement difficile, ou une chirurgie ano-rectale (qui peut être réalisée en cas de cancer de l’anus ou du rectum, de fissure ou de fistule anale ou parfois d’hémorroïdes).

Traiter la constipation

« On traite 95% des troubles du transit sans opération » insiste le Dr Abramowitz. En cas de constipation, il faut d’abord enrichir son alimentation en fibres. Pour cela, fruits et légumes sont intéressants bien sûr (ils contiennent entre 2 et 7g de fibres pour 100g) mais les fruits secs (pruneaux, abricots, figues…) et les légumes secs (lentilles, pois cassés, pois chiches, soja, haricots rouges…) en contiennent bien davantage (entre 15 et 25g pour 100g). Quand cela ne suffit pas, on peut s’aider avec des laxatifs doux et/ou des suppositoires permettant d’améliorer la vidange rectale.

Quant aux diarrhées, « la plupart sont de fausses diarrhées de constipation : il y a un bouchon et derrière, c’est liquide, donc on croit que c’est une diarrhée » prévient le DrAbramowitz. « D’où le risque de s’automédiquer pour traiter une diarrhée… et d’aggraver en fait la constipation sous-jacente.

La place de la rééducation périnéale

« Quelle que soit la cause de l’incontinence anale, la rééducation périnéale a prouvé son efficacité » insiste le Dr Abramowitz. « Mais il faut choisir pour cela un rééducateur (kiné ou sage-femme) spécifiquement formé et motivé par cette prise en charge.»
Et quand ça ne marche pas…

Traiter la constipation et faire de la rééducation périnéale permettent de soulager l’immense majorité des cas d’incontinence anale. Si cela ne fonctionne pas, un proctologue peut examiner le périnée, et vérifier qu’il n’y a pas de descente d’organe (vessie, utérus, rectum). Il peut aussi réaliser une manométrie ano-rectale (qui étudie sensibilité et capacité de serrement du rectum) et une échographie anale.

« Dans certains cas, on peut alors décider de passer à la chirurgie : pour réparer un sphincter anal rompu ; pour réaliser une neuromodulation des racines sacrées (implantation d’un dispositif qui vient stimuler électriquement les nerfs responsables de la continence anale) ; ou pour remonter les organes » présente le Dr Abramowitz. « Ces opérations sont discutées en réunions pluridisciplinaires de périnéologie, dans des centres experts, mais ne sont réalisées qu’en tout dernier recours car les précédentes options sont très efficaces. »

Sources de l’article : Femme actuelle

Bonne lecture et à bientôt

Françoise Soros

D Free vous prévient quand c’est le moment d’aller aux toilettes


Tripe W, start-up japonaise a dévoilé un dispositif permettant tout un chacun souffrant d’incontinence anale d’être prévenu 10 minutes avant la catastrophe.

Comment cela fonctionne t-il ?
Rien de plus simple, vous posez l’appareil sur votre estomac et le connectez via une application sur votre smartphone. Les capteurs de l’appareil détectent alors tout mouvement suspect dans vos intestins et envoie ainsi une notification à votre smartphone 10 minutes avant que cela urge. L’application enregistre les selles journalières sur un tableau de bord afin d’avoir des notifications plus précises (habitudes, fréquences)

Le dispositif est encore en expérimentation et ne sera disponible qu’en fin d’année aux Etats-Unis, Japon.
Attendons encore un peu pour qu’il soit disponible en Europe !

Bonne lecture
Portez-vous bien et à bientôt
Françoise Soros

Sources : potins.net

Nouveau centre de pelvi-périnéologie au CHU de Poitiers


Actualité du jour 

Afin de faciliter le parcours des patients, ce nouveau centre de pelvi-périnéologie est doté d’une expertise multidisciplinaire dans le traitement des incontinences.

La mission de ce centre est la coordination dans la prise en charge des troubles de la statique pelvienne (descentes d’organes) et la prise en charge de l’incontinence.

Avec aussi, la prise en charge des troubles neuro-urologiques (vessie hyperactive et vessie rétentioniste chronique) et les troubles ano-rectaux (constipation, incontinence anale et rectale).

Source : Le CHU de Poitiers

Merci pour votre visite et excellente journée

Françoise Soros

Pose d’anneaux magnétiques contre l’incontinence anale


Actualités de ce jour en direct du CHU de Nantes

La pose d’un anneau contre l’incontinence anale

Extrait : « Technique innovante, la pose d’anneaux magnétiques pour pallier l’incontinence anale est assurée depuis 2009 par le Pr Paul-Antoine Lehur, chirurgien référent, chef du service de chirurgie digestive au CHU de Nantes
L’évaluation de cette intervention fait l’objet d’une étude clinique lancée en octobre 2013.

Expert en pose des anneaux magnétiques destinés à remédier aux problèmes d’incontinence anale, le Pr Paul-Antoine Lehur, a déjà formé une dizaine de chirurgiens en France et plusieurs à l’étranger. 
« Les patients concernés sont surtout des femmes âgées souffrant d’un relâchement sphinctérien survenant longtemps après des accouchements traumatiques ou causé par une constipation chronique, et des hommes ayant subi des gestes chirurgicaux proctologiques », explique le Pr Lehur.

L’intervention est rapide (une demi-heure, sous anesthésie générale) mais délicate : « l’anneau est constitué d’un fil en titane sur lequel sont enfilées des billes magnétiques. Placé contre le tissu, au-dessus de l’anus, il permet de le resserrer pour aider les patients à refermer le sphincter et retrouver une vie de tous les jours normale », précise le Pr Lehur. Lorsque le dispositif est en place, une radio permet de vérifier que les billes sont bien positionnées avant de les fixer. Le transit du patient peut reprendre dans les 24 ou 48 heures, aidant la cicatrisation à se faire en mouvement avec des tissus bien souples autour des petites billes. »

Lire l’intégralité de l’article sur Réseau CHU

Merci pour votre passage et excellente journée 

Françoise Soros