Descente organes et incontinence – Recommandations sur l’utilisation de treillis dans la chirurgie


Bien que de nombreuses femmes aient été traitées avec succès au moyen de l’implantation de treillis chirurgicaux, Santé Canada souhaite informer les patientes d’éventuels risque de complications associées à l’implantation transvaginale de treillis chirurgicaux dans le traitement du prolapsus pelvien (POP ou Pelvic Organ Prolapse) et de l’incontinence urinaire d’effort (IUE). Il est important de souligner que toute intervention comporte un risque de complication.

Santé Canada continue de recevoir des déclarations de complications associées à l’utilisation de ces dispositifs chirurgicaux, notamment des événements graves et lourds de conséquences.

C’est quoi un prolapsus ?
C’est une descente des organes pelviens qui se produit lorsque les muscles du plancher pelvien  sont affaiblis ou endommagés et ne peuvent plus soutenir ces organes.

C’est quoi l’incontinence d’effort ? L’incontinence est une perte d’urine passive et involontaire. Ce manque de tonicité du sphincter est souvent la conséquence d’un traumatisme obstétrical ou bien de processus dégénératifs (par exemple un manque en hormones ou une faiblesse tissulaire due à l’âge).

Quelles sont les complications signalées ?

  • douleur aiguë  ou chronique, érosion du treillis, infection, troubles mictionnels, douleur pendant rapport sexuel (dyspanurie), saignement ou hémorragies, perforation d’un organe ou d’un vaisseau sanguin, récidive de POP ou d’IUE..

Il est essentiel de préciser que ces complications peuvent varier d’un patient à l’autre.

Voici le communiqué de l’agence canadienne pour plus de renseignements

N’hésitez-pas à consulter en complémentarité ce billet : demande de recours contre un fabricant de treillis transvaginal

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Françoise Soros

 

Infographie édifiante sur l’incontinence


Cette infographie, intitulée « Incontinence : Un problème passé sous silence », a été créée  par Intimina afin de lutter contre les idées fausses qui sont communément partagées concernant l’incontinence.

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Françoise Soros

Incontinence urinaire chez les femmes sportives


Les tabous ont la vie dure, surtout chez les femmes sportives de haut niveau, plongées dans un univers de tradition masculine, tournées vers la performance . Elles sont loin d’exprimer à leurs soignants (pas toujours prêts à leur écoute) ces fuites déshonorantes.
Il en est de même pour les femmes pratiquant un « sport de loisir » comme le démontre l’étude ci-dessous. 

Un petit sondage en fin d’article vous attend. Merci de prendre quelques minutes de votre temps, pour y répondre

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Une étude épidémiologique (1) à propos de 100 cas faite par le Service d’urologie du Centre Hospitalier de Mons (Belgique) est fort instructive sur l’incontinence urinaire chez les personnes sportives.

L’analyse épidémiologique de l’incontinence urinaire, réalisée chez cent femmes pratiquant un « sport loisir » à raison de 1 à 2 fois par semaine et non dans le cadre d’une compétition , a révélé :
Une fréquence extrêmement élevée de 31% de déficiences sphinctériennes à 34 ans.

Un interrogatoire extrêmement détaillé a permis de constater que certains éléments pouvaient contribuer de manière significative à l’incontinence.
L’âge, le nombre et le déroulement des accouchements, la kinésithérapie du post-partum, les sports pratiqués, les circonstances des pertes, les changements de sport apparaissent comme des éléments dont il faut tenir compte dans le mécanisme de l’incontinence urinaire d’effort.

Il n’apparaît pas clairement que les antécédents , urologiques, neurologiques ou l’existence d’une irritabilité urétrale, un temps de miction allongé ou l’existence d’une pollakiurie aient une influence majeure sur l’incontinence des sportives.

  • La moyenne d’âge des femmes interrogées était de 29,7 années.
  • La moyenne d’âge pour les femmes continentes était de 27,6 années et 34,7 années pour les femmes incontinentes.

Bien que 50% des femmes ayant accouché présentaient de l’incontinence, 25% des nullipares en présentaient également !

Parmi les femmes sportives incontinentes, 65% n’avaient pratiqué que de la kinésithérapie abdominale en post-partum.
23% de ces patientes pratiquent le jogging et 18% ont changé de sport en raison de leur affection.

La prise en charge précoce de ces problèmes est quasi inexistante pour des raisons multiples. Ceci doit certainement nous inciter à informer davantage les jeunes femmes de l’existence fréquente de ce problème et des remèdes non agressifs qu’en tout intelligence elles pourraient utiliser préventivement.

Conclusion toute personnelle :

  • Bien que cette étude ne soit pas récente, la problématique reste quasi la même en 2014 et il serait important que les médecins prennent le temps d’informer davantage les jeunes femmes ! 
  • Si vous avez des adolescentes, n’hésitez-pas à leur conseiller en langage simple, de contracter de temps en temps leur périnée. Même chose pour les adolescents..
  • Veiller à vous préserver d’une descente d’organes (prolapsus) que le sport intensif pourrait favoriser si votre périnée manque de tonicité. Ce sera l’objet d’un prochain article.

Testons un peu notre vessie : 

 

Articles complémentaires :

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Françoise Soros

Sources
(1) A.J. Thierry, M.Neerdal

 

Journée de la femme, les fuites : parlons-en !


La Journée de la femme : C’est la lutte pour l’égalité homme-femme mais c’est aussi l’occasion de vous libérer Mesdames de certains troubles qui vous empoisonnent le quotidien. Les petites gouttes ! 

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Journée de la femme

Mais dans le domaine qui nous concerne, l’égalité homme-femme n’existe pas. Cependant c’est l’occasion Mesdames d’aborder un problème est qui fort courant et caché au fin fond de vos zones intimes.

Non, non, il n’est pas normal d’avoir des fuites urinaires en :

– riant, sautant, marchant, toussant, éternuant.. Les sports comme Basket, l’athlétisme ou la course à pied sont à éviter tant que vous n’avez retrouver un plancher pelvien (ou périnée) tonique !

Le périnée, mais c’est quoi, allez-vous me répondre !

Wikipédia dit : Le périnée (du latin : perineum, autour des voies évacuatrices) est la paroi inférieure du pelvis, fermant le détroit inférieur, et différent entre l’homme et la femme)

Non, non, les fuites urinaires ne concernent pas uniquement les personnes âgées 

1 femme environ sur 4 après la trentaine a des fuites. Et attention à la cigarette, cela fait en plus de dégâts graves, tousser et donc ce sont les grosses gouttes qui atterrissent là ou vous savez !

Important – Il y a des adolescentes qui par peur d’en parler cachent à leur entourage ces symptômes qu’elles jugent honteux. Oui, cela existe et c’est malheureusement fort courant dans cette tranche d’âge. Parlez-en tout naturellement à votre entourage !

Non, non, au pipi stop et ou stop pipi

Le pipi stop est abandonné depuis des lustres car d’une part il est mal fait et que d’autre part, il peut engendre une rétention urinaire et ou une infection urinaire.
Il est remplacé par le « pipi test » qui se pratique uniquement de temps en temps juste pour tester votre force périnéale. Ne pas retenir plusieurs fois pendant la miction. Une seule fois au début, c’est suffisant.

Non, non, les protections ne sont pas la solution :

Les protections sont un pis-aller et ne doivent être utilisées qu’en cas d’atteinte neurologique.
Elles ne sont pas la solution à des fuites urinaires courantes. C’est une source d’irritation permanente.

La solution, c’est en parler à votre médecin ou à votre gynécologique ! Une dizaine de séances de rééducation périnéale chez un ou une kinée spécialisée vous seront amplement bénéfiques.

Non, non vous n’aurez pas spécialement des fuites pendant les rapports sexuels :

C’est souvent une angoisse pour certaines femmes mais rassurez-vous, les fuites urinaires dans cette activité sont cependant rares. Il serait dommage de vous priver de ce plaisir. Au besoin pour vous rassurer, allez faire une petite pose sur le coin wc avant.

Il y a encore bien de choses à évoquer ensemble mais ce sera pour un peu plus tard.

Bonne fête Mesdemoiselles, Mesdames et excellente journée à vous toutes

Articles complémentaires :

Françoise Soros

L’incontinence d’effort


Plus particulièrement féminine, elle est d’origine urétrale. L’accouchement est considéré comme le facteur de risque le plus important (accouchement long, gros bébé… entraînant des traumatismes musculaires).

Les fuites urinaires lors d'un effort

 Mécanisme de l’incontinence d’effort.
Les fuites ne sont pas précédées d’une sensation de besoin, elles surviennent lorsque la pression abdominale augmentée par un effort physique, dépasse la force de fermeture, déjà fragilisée, du système sphinctérien du col de la vessie.

L’incontinence est une perte d’urine passive et involontaire. Ce manque de tonicité du sphincter est souvent la conséquence d’un traumatisme obstétrical ou bien de processus dégénératifs (par exemple un manque en hormones ou une faiblesse tissulaire due à l’âge).

  • 20 à 30 % des femmes présentent une incontinence urinaire d’effort dans le post-partum et cette incontinence persistera à distance chez 10 % d’entre elles. Dans d’autre cas, les lésions n’apparaîtront que plus tard .

Voyons dans quelles circonstances, ces lésions vont-elles s’extérioriser et en voici quelques exemples :

  •  vous avez 30 ou 35 ans peut-être plus, peut-être moins, vous faites du sport (tennis, jogging…). Vous sautiez allègrement et maintenant c’est la hantise car vous avez des fuites. Soit vous mettez des protections pour continuer à garder cette activité sportive, soit vous vous arrêtez et vous vous demandez ce qu’il vous arrive.
  • à la suite d’une bonne grippe attrapée cet hiver, vous avez bien toussé et au bout de quelques jours, les quintes ont déclenché des fuites d’urine impossibles à contrôler.
  •  vous avez passé une bonne soirée entre amis, un fou rire vous a pris et mauvaise surprise.
  • vous êtes en ménopause, aussi c’est une période durant laquelle la diminution des hormones oestrogéniques favorise le relâchement musculaire…

 On divise l’incontinence d’effort en trois degrés de sévérité :

  • 1er degré : Perte d’urine lorsque la patiente tousse, éternue ou rit.
  • 2ème degré : Perte d’urine lorsque la patiente soulève des poids lourds, monte les escaliers ou marche.
  •  3ème degré : Perte d’urine lorsque la patiente est debout, mais non quand elle est allongée.

 Description

Fig : Représentation schématique du système d’obturation en position normale et en situation d’incontinence d’effort chez la femme.

effort

 Lorsque le plancher pelvien et le système sphinctérien (figure 1A) sont en bonne place, il n’y a pas d’émission d’urine lorsqu’il y a augmentation de la pression intra-abdominale (effort), car il y a une ferme opposition pelvienne et la résultante des forces s’exerce latéralement sur l’urètre. Il se produit de manière concomitante une élongation fonctionnelle de l’urètre (à gauche)

  • En cas de plancher pelvien déficient, (figure 2) il s’effectue un affaissement de la vessie ainsi qu’un raccourcissement fonctionnel de l’urètre et une béance du col, avec des pressions résultantes latérales amoindries. Dans ces conditions, la pression intravésicale dépasse la pression d’obturation.
  • En cas d’hystérectomie, le risque d’incontinence est augmenté chez les femmes de 60 ans et plus.

Aux États-Unis, l’hystérectomie est une intervention tellement courante (plus de 600 000/an) que près de la moitié des femmes de 60 ans en ont subi une. Des complications précoces sérieuses affectent 10 % des patientes.
Mais qu’en est-il des complications plus tardives comme la survenue d’une incontinence urinaire ? Les auteurs ont passé en revue tous les travaux depuis 1966 et ont retenu 12 études répondant à leurs critères de sélection.
De l’ensemble de ces travaux, il ressort que le risque d’incontinence au décours d’une hystérectomie est augmenté de 60 % chez les femmes de plus de 60 ans. Le risque semble se limiter à l’hystérectomie totale, l’hystérectomie supra-cervicale respectant l’innervation entourant le col de l’utérus, toutefois on manque de données solides à ce sujet. Comme pour l’accouchement, l’incontinence peut n’apparaître que plusieurs années après le traumatisme chirurgical. On suppose que dans les deux cas intervient un processus lésionnel progressif de l’innervation du plancher pelvien. Les auteurs recommandent pour finir que les femmes devant subir ce type d’intervention soient averties de la possibilité ce genre de séquelle. (1)

Merci pour votre visite et excellente journée

Françoise Soros

Sources :
(1) Auteur(s) : Jeanne Zeller-Sigala
Brown J.S., et al. 2000. Hysterectomy and urinary incontinence : a systematic review. Lancet 356 : 535-539.